Le gouvernement autorise la création du réacteur à fusion ITER

L’Autorité de sûreté nucléaire a approuvé, le 10 novembre 2012, le projet de décret gouvernemental à la construction d’un réacteur expérimental de dernière génération (Iter) près du site de Cadarache situé en pleine zone sismique, dans les Bouches-du-Rhône : un projet « très centralisé, productiviste, qui n’a fait l’objet d’aucune évaluation scientifique contradictoire » selon EELV.

Le projet Iter, adopté en 2006 pour s’étaler sur 35 ans, vise à faire de la fusion thermonucléaire une source d’énergie illimitée en produisant des températures de l’ordre de 100 millions de degrés : il se veut une solution de rechange à la fission de noyaux d’atomes lourds des centrales actuelles, source de déchets. A Saint-Paul-Lez-Durance (13), le chantier a débuté en août 2010, mais l’obtention d’un premier plasma n’est pas attendue avant fin 2020. Depuis son lancement, le projet Iter est toujours plus coûteux. Il a vu son coût tripler : 12,9 milliards d’euros à ce jour.

Comme Superphénix et le réacteur EPR, Iter va continuer de laisser la France s’enliser dans une impasse plutôt que de faire le choix du développement des énergies renouvelables pour une vraie transition énergétique. Déjà en juin dernier des fissures avaient été détectées dans la cavité qui protègera le réacteur, ralentissant le projet et augmentant son coût…

La ministre de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie, Delphine Batho, a signé ce décret de création avant que ne débite le « grand débat sur l’énergie » : soit le gouvernement opte délibérément pour la politique du fait accompli, soit il considère déjà que le débat sur l’énergie est illusoire. Dans les deux cas, ce n’est pas rassurant sur les enjeux énergétiques en cause.

Il est intéressant de rappeler que le réacteur Iter n’est qu’une installation expérimentale, destinée à recréer pendant quelques minutes la réaction de fusion qui s’opère à l’intérieur du soleil, qu’il ne produira pas d’électricité, qu’il faudra des quantités considérables de tritium, un radioélément extrêmement nocif qui se mélange à l’eau et attaque l’ADN, et que même des partisans de l’atome comme Georges Charpak sont très dubitatifs… Quelle est donc la stratégie énergétique du gouvernement ?!

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