Trop d’enfants exposés aux pesticides perturbateurs endocriniens

rapport-exppert-3Générations Futures, association spécialisée dans la question des pesticides, avait déjà réalisé en 2013, l’enquête « APAChe » sur la présence de pesticides agricoles dans les cheveux de salariés viticoles et de riverains des vignes, puis les enquêtes « EXPERT » d’Exposition aux Perturbateurs Endocriniens. Aujourd’hui, elle publie « EXPPERT » sur l’EXposition aux Pesticides PERTurbateurs endocriniens.

EXPPERT: Quelles expositions des enfants aux pesticides perturbateurs endocriniens ?

Cette enquête sur l’exposition des enfants aux pesticides perturbateurs endocriniens est le 3ème volet de l’enquête de l’association agréée par le ministère de l’Ecologie, sur les perturbateurs endocriniens.

En s’intéressant à l’exposition des jeunes enfants vivant ou allant à l’école dans des zones agricoles, l’analyse effectuée par un laboratoire de recherche indépendant (Laboratory of Analytical Human Biomonitoring au Luxembourg qui est spécialisé dans l’exposition des populations à divers polluants et les effets induits par cette exposition), a porté sur une mèche de cheveux de chacun des 30 enfants participants. Les parents ont effectué ces prélèvements entre octobre et décembre 2013 et les analyses ont été réalisées début 2014 sur la recherche de 53 pesticides suspectés d’être des perturbateurs endocriniens.

On sait déjà que ces substances étrangères à l’organisme, les perturbateurs endocriniens, ont des effets néfastes sur l’organisme d’un individu, mais que les effets les plus graves se constatent sur le fœtus et le jeune enfant.

Une action préventive s’impose donc afin de limiter l’exposition aux pesticides perturbateurs endocriniens, de plus en plus omniprésents dans notre environnement.

Le profil des enfants ayant participé à l’enquête

Les enfants ayant participé à l’enquête se répartissait géographiquement, pour 13 d’entre eux, dans des zones de grandes cultures (céréales de type maïs, orge, blé), pour 13 autres, dans une zone viticole, et pour les autres enfants, dans des zones maraichères, arboricole (pommier et cerisier) ou en ville.

30% des enfants de l’enquête étaient scolarisés dans un établissement se trouvant à moins de 50 mètres d’une zone agricole pulvérisée par les pesticides. Pour les 70% restant, l’école était située à moins de 1 km de tels lieux.

63% des enfantsavaient leur résidence principale à moins de 50 mètres d’une zone pulvérisée. Les 36% restant se situaient à moins de 200 mètres de telles zones.

80% des enfants auraient été, moins de 3 mois avant le prélèvement, exposés à des pulvérisations de pesticides à usage agricole. 98 % des parents disent ne pas travailler dans un secteur nécessitant la manipulation de pesticides.

La synthèse des résultats montre que 21,52 résidus de pesticides perturbateurs endocriniens ont en moyenne été retrouvés par enfant ; 639 picogramme/mg de cheveux en moyenne par enfant. Ce sont aussi 35 pesticides perturbateurs endocriniens ou métabolites de pesticides perturbateurs endocriniens sur 53 qui ont été retrouvés au moins une fois, soit 66.03%. Et puis 13 substances / 53 ont été retrouvées dans tous les échantillons, dont de nombreux produits interdits en usage agricole (certains étant en revanche autorisés pour des usages domestiques ou vétérinaires).

La prochaine étape, selon François Veillerette, porte-parole de Générations Futures, serait « quela Commission européenne publie enfin une définition protectrice et ouverte des perturbateurs endocriniens qui devront être exclus notamment dans le cadre du Règlement 1107/ 2009 sur les pesticides« .

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